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ISAE Supaero(2 avis)

Luc (PSI 2015)

Passons toutes les informations que vous pouvez trouver sur le site internet et autres plaquettes alpha et dirigeons-nous directement vers mon expérience personnelle.

1.    Les cours
Supaéro se revendique généraliste et je dois avouer qu’ils font bien leur travail sur ce point-là. Même si les cours sont la plupart du temps axés aéronautique, il y a une large gamme de matières enseignées dans le tronc commun scientifique (mécanique générale, mécanique des fluides, mathématiques appliquées, signaux et systèmes, mécanique des solides déformables, informatique et physique).
Les cours permettent de faire un break dans les sciences pendant la semaine, avec notamment l’obligation d’une LV2 dans des langues pas communes (arabe pour moi par exemple). Il y aussi des cours pour nous apprendre le travail d’ingénieur comme la gestion de projet, et le projet innovation et créativité.
Finalement les cours rendent la semaine plutôt dense mais ça reste gérable. On a tout de même le temps de se consacrer aux divers clubs.

2.    La vie extra-scolaire
Vous pouvez aller voir dans la plaquette alpha les différents clubs proposés, moi je vais vous parler de mon ressenti sur le campus et la vie en général.
Le campus est assez éloigné des commerces mais il suffit d’une voiture ou d’un vélo pour arriver à faire à peu près n’importe quoi. La vie dans Toulouse est super agréable, c’est dynamique, jeune et on y trouve tout ce qu’il faut pour une vie étudiante satisfaisante.
Les résidences qui sont sur les campus sont récentes donc il n’y a pas de problème question propreté. Le loyer est un peu cher (390€ pour 15m²) mais avec les APL ça reste correct et abordable pour la qualité des chambres. Petit point négatif pour internet qui passe par un fournisseur d’accès privé, un petit surcout sur les frais.
L’ambiance générale est bonne dans la promo et vu qu’on n’est pas beaucoup, il y a une bonne cohésion qui rajoute au bon vivre sur le campus.
A propos des clubs, il y en a pour tous les goûts que ce soit en terme domaine (arts, sports, techniques) et en terme de responsabilités et d’implication (BDE, Junior Entreprise etc.).

3.    Comment rentrer chez nous
La voie concours est bien sûr la plus représentée dans la promo mais il y a quelques passerelles possibles :
-    Il existe une dizaine de place en première et deuxième année pour les Admis Sur Titre sélectionnés sur dossier dans diverses universités.
-    L’ISAE recrute chaque année en 2A des élèves de Polytechnique pour leur offrir un double diplôme (après 2 ans passés à l’X).
-    Il y a également des places pour des élèves ingénieurs de l’armement en provenance de l’ENSTA Bretagne – section militaire.
L’école dispense également une formation par apprentissage (CNAM-ISAE) mais je n’ai pas d’information dessus.
Malheureusement, il n’existe pas d’échange entre les différentes écoles du groupe ISAE (ESTACA, ENSMA, Ecole de l’air) du coup, pas de voie de passage possible de ce côté-là.

Par Jan (PSI2006)

L’ENSICA – pardon, l’ISAE formation ENSICA – sans langue de bois et hors brochure, qu’est-ce que ça donne ?

Au niveau des cours :

  • ENSICA = Construction Aéronautiques : mieux vaut aimer les avions, parce que 1) beaucoup sont plus ou moins des fanas et veulent absolument travailler dans l’aéronautique plus tard et 2) toutes les applications de cours concernent les avions (« je prends un profil d’aile et … »). Il ne faut pas confondre école pluridisciplinaire et généraliste. L’ENSICA n’est pas une école généraliste (on ne le répètera jamais assez souvent). Même si rien n’empêche de travailler dans un autre domaine par la suite (automobile par exemple), ce n’est clairement pas la vocation première. N’intégrez donc pas l’ENSICA juste à cause du classement si vous trouvez d’entrée de jeu que les avions c’est nul.
  • Ce qui fait la force de l’ENSICA est quelque part l’approche pluridisciplinaire qu’impose le domaine de l’aéronautique qui conditionne des enseignements dans 4 domaines : structures & mécanique du solide, mécanique des fluides & aérodynamique, systèmes & avionique, informatique. On peut donc tout tester et avoir des connaissances de bases en tout. Le revers de la médaille est qu’on est obligé d’avoir des cours qu’on n’aime pas du tout, voire qu’on déteste carrément (l’informatique pour beaucoup de gens par exemple)
  • Il y a de très nombreuses opportunités pour partir à l’étranger dans une autre université à la place de la 3A (ou en double diplôme) ou de partir en stage d’un an en entreprise entre la 2A et 3A (pour moi ça a été Rolls-Royce en UK, comme quoi tout est possible avec l’ENSICA), bref il y a facilement moyen de faire plus qu’un cursus en 3 ans normal et enrichir son CV de ce côté-là.
  • 1A : mouai bof, enseignements pas ultra passionnants en général car bien souvent il s’agit de bases dont on ne voit pas forcément l’application directe qu'elles peuvent avoir. Ce qui est assez difficile à admettre est un manque de rigueur assez apparent comparé aux enseignements de prépa.
  • 2A : ça devient déjà plus intéressant est concret, plus tourné aéro et on comprend un peu pourquoi on a eu certaines matières en 1A (mais pas pour toutes). Année qui demande le plus de travail (mais rien à voir avec la prépa) avec plusieurs projets à réaliser dont un très gros (projet de groupe encadré de loin, sujet libre [le mien était très intéressant])
  • 3A : On rentre vraiment dans le vif du sujet, cours et modules en général très intéressants, même si certains cours ressemblent plus à des conférences. Par exemple pour le module « Avant-projet Avion Léger » l’intervenant était nul autre que Christophe Robin, ancien ENSICA, PDG de DynAero (60aine de salariés, fabrication d’avions légers en kit) et fils du fondateur des Avions Robin, avions parmi les plus populaires en aéroclub (l’ISAE possède plusieurs Robin DR400 par exemple). De même le module « Avant-projet Avion d’Affaire » est fait par des gens de Dassault. Beaucoup trouvent dommage que tout ce qui concerne l’espace n’est abordé qu’en 3A.

Mais bon, les cours tout ça, ce n’est qu’une partie de l’ENSICA et il serait dommage de se limiter à celle la. L’ENSICA c’est avant tout :

  • ceux qui préfèrent geeker dans leur chambre en jouant à WOW… (mais ils sont a priori plus rares ici que dans d’autres écoles).
  • à 2 stations de métro du centre-centre ville (station de métro à 50m des résidences), rien à voir avec l’enac ou supaéro qui sont en périphérie et à 10 bonnes minutes du métro. Seul l’N7 peut rivaliser ici. C’est d’une grande importance, car l’ensica et l’N7 sont les seules écoles où l’on peut rentrer dans n’importe quel état à pied du centre ville à 4h du matin quand il n’y a pas de métros.
  • Petit Casino au pieds des résidences, un Carrefour Market juste à côté de l’école et un hyper Auchan à 2 stations de métro … très pratique tout ça !
  • Situé en centre ville (ou vraiment juste à côté dans un quartier résidentiel) mais avec un terrain de foot, des terrains de tennis, …
  • 2 résidences top moumoute sur le campus. Toutes les chambres de celle des 1 et 2A sont de 21m2, rien à voir avec les trous à rats des autres écoles type enac ou supaero. L’N7 n’en a pas tout court.
  • Des promos relativement petites, entre 100 et 130 personnes suivant les années, ce qui permet de connaitre rapidement non seulement toute la promo, mais aussi une majeure partie des autres promos. Evidemment ceci n’est vrai que pour ceux qui sortent, surtout ceux qui s’investissent dans la vie de l’école (il y en a toujours et il en faut !)
  • Une ambiance de folie avec une intégration vraiment bien faite qui permet très rapidement de connaitre une grande partie des élèves, toutes promos confondues (sauf ceux qui restent toujours chez eux à geeker devant leur ordi et qui ne participent en rien à la vie de l’école). De manière générale j’ai l’impression que l’impression est bien meilleure ici qu’à supaero (confirmé par des étudiants en master qui sont partagés sur les 2 campus). Ceci dit il y a aussi une très bonne ambiance à l’enac.
  • Un foyer de folie (surtout comparé aux autres écoles – elles même le disent), temple des festivités de l’ENSICA ou juste endroit pour se retrouver. Prix mini et ne ferme que quand les dernières personnes daignent partir, quel que soit l’horaire.
  • Des traditions et des grands évènements qui sont un peu le fil rouge de l’année, la aussi très réussies pour ceux qui aiment faire la fête. C’est parfois des choses très spécifiques à l’ENSICA (et absolument géniales), mais on ne tombe jamais dans un bizutage de quelque sorte, surtout un bizutage assez dur comme aux Arts et métiers où les 2A n’ont pas le droit de parler aux 1A avant le mois de Février ou quelque chose comme ça (n'importe quoi : note du webmestre :-) . Nous au contraire tout est fait pour favoriser le dialogue inter-promo (et ça marche pas mal ma foi).
  • Des grandes associations dans lesquelles on peut s’investir, par exemple l’EAG (European Aerospace Games – tournoi sportif international entre étudiants en aéronautique = du sport et de la fête, mais aussi beaucoup d’organisation) ou AirExpo (3ème meeting aérien de France après le Bourget et La Ferté Alais, jusqu’à 35000 spectateurs et entièrement organisé par les 1A, vous n’aurez nulle part l’occasion de faire un truc pareil). Ces deux associations ci-dessus sont organisées en commun avec l’enac et supaéro … enfin si l’enac et l’ensica sont traditionnellement très impliqués dans ces évènements, supaéro laisse en général beaucoup à désirer.
  • La possibilité d’apprendre à piloter un avion léger, de passer son brevet de planeur, parapente ou parachute pour vraiment pas beaucoup (exemple : heure de vol avion léger + instructeur à l’ENSICA = 25€, aéroclub sans instructeur = 140€ pour le même avion, faites le calcul…)

ISAE … issu du rapprochement entre l’ENSICA et Supaero. Au-delà des beaux discours on retiendra :

  • Pour l’instant pas de changement majeur au jour le jour, les programmes d’enseignements sont restés absolument identiques pour chaque formation, donc pas d’harmonisation pour l’instant
  • Les avantages, par exemple celui si souvent cité du rayonnement de supaéro sur la pauvre petite formation CCP de l’ENSICA est largement surestimé à mon avis. Les industriels connaissent très bien les 2 formations, similaires mais qui comportent quand même leurs différences. C’est eux qui ont empêché la fusion pure et simple jusqu’à présent, parce qu’ils destinent les 2 formations a priori à des métiers légèrement différents (sans que ce soit exclusif et l’un forcément meilleur que l’autre). C’est pas parce que ça s’appelle ISAE que les ENSICA ont plus ou moins de facilités de rentrer chez Airbus, ça n’a vraiment rien changé, sauf peut-être pour les boites étrangères (et encore, c’est juste du à un effet de taille qui donne plus de visibilité).
  • Une administration qui a largement déménagé à Supaero, ça c’est pas cool. Sinon le personnel ENSICA est en général sympathique envers les étudiants, celui de Supaero moins a priori vu que certains ont demandé leur mutation à l’enac depuis la création de l’ISAE alors que ça faisait 20 ans qu’ils étaient à l’ENSICA.
  • Des inspecteurs des études en 1A et en 3A vachement cools
  • Des directeurs qui ne sont la que pour 3 ans pour faire carrière et n’ont donc malheureusement aucune réelle vision à long terme pour l’école. D’où aussi des priorités données et des décisions prises complètement ahurissantes et irrationnelles, mais ça c’est de la politique interne (au passage il y a encore de belles batailles ensica-supaero en perspective en vue de l’harmonisation au seins de l’ISAE. Différentes traditions, différentes façons de faire, …) Cela dit le nouveau directeur de la formation ENSICA est lui-même un ancien ENSICA et a l’air très compétent.
  • Un déménagement à terme de l’ENSICA dans des nouveaux locaux sur le campus Supareo (mais ça prendra encore pas mal de temps vu où ça en est). C’est dommage et surtout très con, il y a beaucoup de place à l’ENSICA, largement assez pour reconstruire Supaero avec leurs résidences. Surtout que l’ENSICA est en centre ville et la beauté des immeubles niveau architecture… c’est le jour et la nuit. Ah, on vient de me dire dans l’oreillette que l’ENSICA n’est qu’une petite CCP minable alors que Supaero est une grande mine. Bon ben, on a plus qu’à s’incliner alors…
  • Bref… pas de changements réels dans la vie de tous les jours, mais parfois quelques désagréments et des interrogations d’ordre philosophique (dont chacun doit déterminer lui-même l’importance qu’il y accorde).

Pour la fin…
Conseil de vieux con d’ordre général pour votre vie en Ecole d’ingé : Impliquez-vous dans la vi de votre école, ne soyez pas un fantôme sans intérêt ! Vous n’avez pas besoin de travailler comme Stakhanov et de devenir un personnage mythique de votre école, mais c’est en grande partie l’implication extra-scolaire de chacun qui fait vivre une école. Et vous verrez, les gens en tirent souvent beaucoup de bonheur et de satisfaction de ça.

 

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